FIBRILLATION ATRIALE

Qu’est-ce que c’est ?

La fibrillation atriale (ou auriculaire) (FA) est l’arythmie cardiaque la plus fréquente, touchant 1-2% de la population générale et 10% des personnes âgées de 80 ans et plus.

Elle correspond à une activation électrique rapide et désordonnée des oreillettes du cœur avec pour conséquence la perte de leur contraction qui ne peut plus contribuer au remplissage des ventricules.

Au début de la maladie, la FA est les plus souvent (90%) déclenchée par des décharges électriques provenant des veines pulmonaires, qui ramènent le sang oxygéné des poumons vers l’oreillette gauche. Les crises d’arythmie sont alors brèves, durant quelques minutes à quelques heures. Quand la maladie progresse, les crises deviennent plus prolongées, durant plusieurs jours à plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans retour à un rythme normal. C’est qu’à ce moment l’oreillette elle-même (et non plus seulement les veines pulmonaires) a subi des changements structurels qui vont contribuer à perpétuer l’arythmie.

La FA est souvent associée à d’autres affections (hypertension artérielle, diabète, maladie cardiaque ou pulmonaire, insuffisance rénale) mais 10-30% des cas sont en apparence isolés, sur cœur par ailleurs sain.

Quels sont les risques ?

La FA peut être responsable de plusieurs symptômes : palpitations, essoufflement, fatigue, plus rarement douleur thoracique ou syncope. La gêne occasionnée peut être importante mais il n’est pas rare de découvrir la FA « par hasard », lors d’une consultation systématique avec le médecin traitant.

Le risque le plus redouté est celui d’accident vasculaire cérébral (AVC) lié à la formation d’un caillot dans l’oreillette (dont la contraction on l’a vu devient irrégulière en arythmie) et la migration du caillot dans la circulation sanguine générale jusqu’aux vaisseaux cérébraux. Le risque de survenue d’un AVC est de 5% par an en moyenne.

La FA peut également être responsable d’insuffisance cardiaque, notamment lorsque la transmission de l’activité électrique des oreillettes aux ventricules est trop rapide. Les ventricules battent alors trop vite et peuvent finir par moins bien se contracter après quelques jours ou semaines.

Quels sont les traitements possibles ?

Le premier traitement essentiel est le traitement anticoagulant dont le but est de prévenir au maximum la formation de caillots dans l’oreillette et donc le risque d’AVC. Il est important de signaler d’emblée que toutes les stratégies employées pour empêcher les récidives d’arythmie ne sont pas efficaces à 100%, donc le traitement anticoagulant ne dépendra pas de la stratégie employée. La prescription de ce traitement anticoagulant va en réalité dépendre du risque particulier à chaque individu de faire un AVC lié à sa FA. Ce risque est déterminé en fonction de la présence ou non de certaines caractéristiques cliniques (âge avancé, sexe féminin, diabète, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, maladie vasculaire, antécédent d’AVC). En pratique, la grande majorité des patients atteints de FA se verra proposer un traitement anticoagulant, le choix de la molécule se faisant en fonction des contre-indications éventuelles et de la préférence du patient et du médecin.

Le second volet du traitement cible l’arythmie elle-même. Lorsqu’elle est bien tolérée, on peut tout à fait se contenter de simplement éviter des fréquences cardiaques trop rapides, au moyen de médicaments ralentisseurs. Lorsqu’elle est responsable de symptômes, et d’autant plus que ceux-ci sont gênants, on s’oriente volontiers vers une stratégie visant à restaurer le rythme cardiaque normal et à le maintenir ainsi. On utilise habituellement en première intention des médicaments appelés antiarythmiques (Flécaïne, Amiodarone, etc.) qui permettent d’éviter la récidive de FA chez la moitié des patients à 1 an. L’amiodarone est le médicament le plus efficace mais possède des effets secondaires plus nombreux que les autres. En cas d’échec des médicaments, on peut proposer un traitement par ablation qui est plus efficace que les médicaments quelle que soit l’ancienneté de la maladie.