FLUTTER ATRIAL

Qu’est-ce que c’est ?

Le flutter est le deuxième trouble du rythme le plus fréquent au niveau des oreillettes, après la fibrillation atriale. Dans la grande majorité des cas (forme dite commune), c’est un circuit électrique qui fait le tour de l’oreillette droite, 250-300 fois par minute. Fort heureusement le nœud auriculo-ventriculaire va ralentir la transmission de ces impulsions électriques vers les ventricules, de sorte que la fréquence cardiaque réelle sera 2 à 3 fois plus lente.

Quels sont les risques ?

Le flutter présente les mêmes risques que la fibrillation atriale, dont c’est en quelque sorte le cousin germain (le flutter tourne dans l’oreillette droite, la fibrillation naît de l’oreillette gauche).

Le flutter peut engendrer des palpitations, un essoufflement, une fatigue. Etant donné qu’il est souvent plus rapide que la fibrillation, il est en général moins bien toléré que celle-ci, avec un risque d’insuffisance cardiaque quand il persiste plusieurs jours ou semaines.

Il existe également un risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Quels sont les traitements possibles ?

Le traitement par ablation est quasiment toujours utilisé dès le premier épisode de flutter. L’ablation va viser une zone bien définie dans l’oreillette droite, entre la veine cave inférieure et la valve tricuspide, que le flutter dans sa forme commune emprunte obligatoirement. L’ablation va bloquer complètement le passage de l’électricité dans cette zone.

Le taux de succès définitif est de 95%.

Etant donné le risque d’AVC, un traitement anticoagulant est prescrit, mais celui-ci pourra être en général être arrêté 1 à 3 mois après une ablation réussie.

Il peut arriver qu’on ne propose pas d’ablation, notamment quand le flutter n’est pas très rapide et que s’y associe d’emblée de la fibrillation ancienne.

Quels sont les risques de l’ablation de flutter ?

Les complications sérieuses sont rares, leur incidence combinée étant inférieure à 2%.

Il peut s’agir

  • Des complications vasculaires liées à la mise en place des cathéters par la veine fémorale, au niveau du pli de l’aine : fistule artério-veineuse, pseudo-anévrysme, hématome nécessitant une évacuation chirurgicale ou une transfusion
  • D’un épanchement péricardique (collection de sang autour du cœur par effraction de la paroi l’oreillette), pouvant former une compression du cœur (appelée tamponnade) nécessitant alors une évacuation
  • D’accident vasculaire cérébral
  • De bloc auriculo-ventriculaire (ralentissement ou interruption de la transmission électrique normale des oreillettes vers les ventricules) nécessitant la mise en place d’un pacemaker
  • De décès

Quelle surveillance après ablation ?

Etant donné les points communs entre flutter et fibrillation, il n’est pas étonnant que les deux arythmies coexistent. Dans les deux ans suivant l’ablation curative du flutter, c’est même près d’un patient sur trois qui fera de la fibrillation, ce qui obligera à reprendre le traitement anticoagulant. Le cardiologue réalisera bien souvent plusieurs enregistrements de 24 heures